MEDYATURK | Publié le . Mis à jour le

Ebru Firat, membre du PKK demande de l’aide

Ebru Firat, une toulousaine franco-turque d’origine kurde, qui prétendait partir combattre Daesh en Syrie, a été arrêtée le 8 septembre 2016 à l’aéroport Atatürk d’Istanbul, accusée par les autorités d’être un membre du PKK.
Son avocat, Madame Agnès Casero déclarait « Elle a été arrêtée le 8 septembre à sa descente de l’avion à l’aéroport Atatürk, après avoir été rendre visite à ses parents durant l’été. Après avoir combattu aux côtés du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des milices kurdes (YPG) contre Daesh. Ebru Firat a quitté les lignes de combat en février 2016. Elle avait trouvé un petit ami et souhaitait s’installer au moment où elle a été arrêtée ».

De la bouche de son avocat, elle combattait au côté du YPG et du PKK. Or Mme Agnès Casero oublie de dire que le PKK est dans la liste des organisations terroristes en Turquie, en Europe et aux États-Unis. D’ailleurs dans le 20 heures de France 2, le reportage « ces français partis en Syrie combattre Daech » nous pouvions voir Ebru Firat, fière d’être en Syrie. Est-elle Syrienne pour aller se battre en Syrie ? Non, elle est franco-turque et ne fait partie ni ne de l’armée turque, ni de l’armée française.
Le 8 novembre 2016, la toulousaine a été condamnée à cinq ans de prison pour appartenance à un groupe terroriste, sous le nom de code “Amara”, nom donné par Murat Karayılan (Cadre du PKK, voir la photo d’illustration au début de l’article : Murat Karayılan à droite et Ebru Firat à gauche, dans un camp du PKK).

Un comité de soutien pour Ebru Firat s’était formé, présidé par le conseiller régional Jean-Christophe Sellin qui déclarait «la condamnation d’Ebru ne va faire qu’amplifier l’activité du comité. La Région Occitanie, tout comme le conseil départemental de la Haute-Garonne et la mairie de Toulouse, est très mobilisée. Tout un climat s’est construit autour de l’histoire d’Ebru, qui est devenue un symbole. Les Kurdes sont des combattants de la liberté. Leur situation est intenable.Pour la presse occidentale « Elle pourrait être un symbole, celui des femmes Kurdes qui ont tout quitté en Occident pour aller courageusement combattre Daech en prenant les armes ».
De sa prison d’Istanbul, Ebru Firat écrit à François Hollande.

Je m’appelle Ebru Firat, je suis née le 25 mars 1991 à Moissac. Ma mère s’appelle Sedef Firat et mon père Mevlut Firat, j’ai quatre frères qui ont entre 13 et 23 ans.

(…)

A l’année 2009, au mois de septembre, j’ai voulu faire des choses et faire entendre la voix du peuple kurde qui mène une coalition de liberté depuis près de 30 ans. J’ai décidé de participer au mouvement kurde qui se trouve au nord de l’Irak (je ne peux pas écrire son nom clairement car c’est interdit) *il s’agit du PKK.  Quand j’étais en Irak, j’ai suivi une éducation en médecine pendant un an et demi et j’ai ainsi travaillé comme infirmière dans les années qui ont suivi.

(…) Je suis la seule Française qui est partie combattre en Syrie. Je crois avoir aidé ce combat et avoir fait ce qui est possible de ma part. J’ai vécu énormément de choses là-bas, j’ai rencontré beaucoup de personnes, mais je n’ai rien fait de mal et d’interdit. Je crois à toutes les oppositions qui combattent ce danger mondial et je remercie la France, qui est pour moi mon pays, d’aider ce combat.

Monsieur le Président

Je n’ai pas envie de vous faire mal à la tête en vous écrivant des dizaines de pages ou en vous racontant les partis politiques ou la guerre qui se mène en Syrie. Mais seulement de me faire entendre, en tant que jeune femme de nationalité française et d’origine kurde qui a fait un exemple et qui est partie dans des endroits qu’elle ne connaissait pas, seulement pour pouvoir aider un peuple en souffrance.

Je vous demande, Monsieur le Président, à mon arrivée, d’être emprisonnée dans mon pays et pas ici. Ma famille est allée au consulat français d’Istanbul mais ils ont dit qu’ils ne pouvaient rien faire.

Je vous prie, Monsieur le Président, de demander mon (transfert) en France à l’État turc, et de ne pas donner la liberté et la chance à l’État turc de prendre des volontaires français et autres Européens en prison, pour avoir participé avec les groupes kurdes à combattre l’ennemi mondial.

Ebru Firat Bakirköy Kadir K.C. Evi, Istanbul.

Il y a peu de chance que le président de la République française, François Hollande, réponde favorablement à sa demande car Ebru Firat et son avocat Mme Agnès Casero admettent que celle-ci a combattu auprès du PKK. En France, la loi antiterroriste punie cet acte, par conséquent, Ebru Firat risque d’exécuter la totalité de sa peine en Turquie.

 

FTU