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Lafarge avoue sa collaboration avec Daesh

Dans un communiqué publié ce jeudi, l’entreprise de matériaux de construction reconnaît avoir remis des fonds à des intermédiaires pour assurer l’activité d’une de ses cimenteries en Syrie entre 2013 et 2014. Cet argent aurait bénéficié « à des groupes armés », dont Daesh.

 

Le cimentier Lafarge est au centre d’investigations concernant une unité de production implantée en Syrie. Des informations du Monde révélées en juin 2016 affirmaient qu’en pleine guerre civile, l’entreprise aurait passé des accords avec des groupes armés pour épargner son usine de Jalabiya, à 150 kilomètres au nord-est d’Alep. Ces arrangements auraient notamment profité au groupe terroriste Daesh, selon le quotidien du soir. Au moment des faits, en 2013 et 2014, la filiale locale qui gérait l’usine appartenait alors au français Lafarge.
Jeudi 2 mars, LafargeHolcim, né de la fusion entre l’entreprise français et le Suisse Holcim, a reconnu que des accords « inacceptables » avaient été conclus pour permettre à la cimenterie de continuer à fonctionner dans un pays en guerre. Pour garantir la sécurité des employés et le bon acheminement des matériaux, des fonds ont été remis « à des tierces parties afin de trouver des arrangements avec un certain nombre de ces groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions », a expliqué le groupe dans un communiqué. Ce qui laisse penser que l’organisation terroriste Daesh pourrait en faire partie.

 

Une enquête interne « n’a pas pu établir avec certitude quels étaient les destinataires ultimes des fonds au-delà des tierces parties concernées », précise la direction dans son communiqué.
« Rétrospectivement, les mesures prises pour poursuivre les activités de l’usine étaient inacceptables », admet le groupe.

Par Mustafa Y.