MEDYATURK | Publié le . Mis à jour le

29 mai 1453 : La prise de Constantinople marquant la fin du Moyen-âge et le début des temps modernes.

Le Prophète Muhammad (saw) faisait une petite sieste au milieu de la journée dans la maison d’Umm Haram, la tante de son compagnon Anas. Elle était également la sœur adoptive du Prophète. Puis, le Prophète se réveilla, un sourire accroché aux lèvres de son visage toujours illuminé. Umm Haram lui demanda ce qu’il le faisait sourire.

Le Prophète lui dit :

« J’ai été informé dans mon rêve que la première armée qui assiégera Constantinople sera bénie et verra ses péchés pardonnés. »

Une autre tradition qui a donné une impulsion éternelle aux souverains Musulmans a été :

le Prophète a dit;

 « Certes, la ville de Constantinople sera conquise. Quel excellent commandant que celui qui la conquerra, et quelle excellente armée que la sienne . »

 » لَتُـفْتَحَنَّ الْقُسْطَنْطِينِيَّةُ فَـلَنِعْمَ الْأَمِيرُ أَمِيرُهَا، وَ لَنِعْمَ الْجَيْشُ ذَلِكَ الْجَيْشُ »

Pour obtenir la bénédiction promise, un certain nombre de gouverneurs dont `Umar Ibn `Abd al aziz, Ishām Ibn `Abd al malik, Mahdi `Abbāsi, Harūn al Rashid et beaucoup d’autres, ont poursuivi les efforts pour faire tomber la ville mais la Providence Divine ont choisi Muhammad, al Fātih [conquérant] pour cet honneur convoité.

Mehmed II, al- Fātih était le septième calife de la dynastie Ottomane. Il accéda au trône à l’âge de 22 ans et fit rapidement preuve de sa compétence en tant que gouverneur, du fait de ses vertus morales et de son grand cœur.

Naturellement, Mehmed II al Fatih, dut prendre en considération les caractéristiques de cette cité qui la rendaient difficilement prenable. Il fut aidé par un ingénieur hongrois qui fabriqua un grand canon. Il pouvait projeter des obus suffisamment gros pour briser les murs de Constantinople. La ville ne pouvait être brisée sans qu’elle ne soit attaquée de tous côtés, mais le défi le plus redoutable était représenté par les chaînes de fer gardées par les navires romains.

Une idée jaillit de l’esprit de Mehmed II al Fatih alors qu’il intensifiait les préparatifs de guerre. Il décida en effet de passer par les collines rocheuses afin de lancer ses bateaux par les « cornes d’Or ». Il ordonna que soit creusé un fossé de plusieurs mettre de long sur la rive occidentale du Bosphore. La terre fut recouverte de planches préalablement induites de graisse pour faciliter le déplacement des véhicules qui transportaient les bateaux vers les cornes d’Or. Ce prodige fut réalisé durant la nuit, ce qui ne manqua pas de renforcer la frustration de l’ennemi. Ainsi, Muhammad réussit à lancer 80 navires de guerre équipés d’artillerie et embarquant de braves combattants bien entraînés pour l’offensive. Au matin, les navires firent retentir leurs tambours et les guerriers se répandirent en Takbïr, déconcertant et démoralisant les habitants de la cité.

Les ennemis étaient concentrés le long de la cité mais la nouvelle situation les poussa à transférer leurs troupes du côté des Cornes d’Or. Cette unique stratégie du Sultan a donc divisé la force ennemie et a rendu la partie fortifiée de Constantinople vulnérable aux assauts de l’armée Musulmane.

Le 29 mai 1453, la nuit précédant l’assaut final et juste après la prière d’amirale, le sultan et les soldats Musulmans se sont tournés vers Allah, Maître de l’Univers et dans une grande humilité, sollicita l’aide du tout-puissant ainsi que sa Grâce et la victoire sur les infidèles.

À l’époque, l’empereur de Constantinople était Palaelogus, le dernier des César de l’Empire Byzantin. Il était courageux et intrépide. Il était déterminé à mourir plutôt que d’avoir à se rendre. Le sultan envoya son messager pour demander reddition de l’empereur mais celui-ci refusa et exprima sa détermination à défendre la ville jusqu’à son dernier souffle. Le 28 mai, il rassembla les troupes qui devaient défendre la ville et leur enjoignit la fermeté et la résolution.

Le matin du 29 mai 1453, le sultan ordonna l’offensive finale. L’artillerie commença son tonnerre de feu. Les murs de Constantinople qui étaient restés debout à travers les siècles commencèrent à s’émietter laissant apparaître de larges brèches. Le sultan, qui commandait les troupes du côté terrestre lança une violente offensive entre la porte de Polyandrie et celle de St Romanus. Une division composée de 30 guerriers Musulmans sous ordre d’Hassan fut la première à sauter le mur supérieur. Elle fut suivie des autres Mujāhidīn qui déferlèrent sur la ville comme un torrent. Le tonnerre de l’artillerie, le bruit des tambours et les slogans à la gloire de Dieu intensifièrent l’opération. Avant la prière de Zuhr, les conquérants étaient dans la ville. L’empereur qui avait combattu jusqu’au dernier souffle avait été tué et il n’y avait plus de résistance dans aucun quartier.

Dès qu’il pénétra dans la ville, le sultan se prosterna pour exprimer sa gratitude envers le tout-puissant. Il monta alors sur son cheval et parcourait la ville. Les musulmans se réunirent dans l’église Ste Sophie où l’appel à la prière retentit pour la prière de Zuhr à laquelle participèrent les troupes victorieuses.

Constantinople fut la principale place forte du christianisme durant des siècles. Après la conquête, la Cité devint la place forte de l’Islam pour les siècles qui suivirent. Le Prophète a prédit qu’il n’y aurait pas d’autre César après la mort de César [celui de Constantinople]. Ce titre fut effectivement abandonné et aucun empereur chrétien ne se proclama César par la suite.

Hüseyin Karaoglan d’après Dr. Muhammad Iqbal Javed