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Une filière néonazie dans l’Armée française

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Le média français d’investigation « Mediapart » a révélé mardi, l’existence de ce qu’il a qualifié d’une « filière néonazie » au sein de l’Armée française.

En effet, l’enquête menée au cours des mois passés par trois journalistes du média en ligne, fait état de « 50 nouveaux cas de militaires affichant leur nostalgie pour le Troisième Reich » et n’hésitant pas à « afficher leurs convictions à l’intérieur de leurs casernes ou lors de missions menées par l’armée française ».

Ainsi, les nouvelles révélations du média d’investigation fêtant cette année le 13e anniversaire de sa fondation, font suite à son enquête ayant dévoilé en juillet 2020 l’existence d’une dizaine de militaires parmi les membres du personnel des forces armées françaises affichant sur les réseaux sociaux, leur « adhésion à l’idéologie néonazie ».

Minimisation des faits par le ministère français des Armées

Interrogé sur les faits, le ministère français des Armées reconnaît que « les éléments soulevés par l’enquête de Mediapart sont très graves ». Mais l’Hôtel de Brienne tente cependant « de minimiser nos chiffres par de savants calculs » et en qualifiant à nouveau les individus identifiés comme des « cas isolés », selon l’article du média en ligne, paru mardi.

Le ministère tente également de nier les faits en déclarant qu’à sa connaissance, les individus identifiés n’ont « rien publié depuis leur engagement ».

« En réalité, pour la quasi-totalité des militaires incriminés, les éléments sont concomitants avec leur période d’engagement », constate Mediapart.

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​​​​​​​Phénomène d’une toute autre ampleur

L’enquête de Mediapart révèle qu’au moins 14 régiments de l’Armée française, incluant la Légion étrangère ainsi divers que régiments et bataillons, abritent des éléments néonazis en leur sein.

Par ailleurs, l’existence d’une soixantaine de militaires néonazis « comparée à l’ensemble des 210 000 militaires […] pèse peu mais notre enquête, menée essentiellement en sources ouvertes (c’est-à-dire en consultant les publications sur les réseaux sociaux accessibles à tous) avec les moyens qui sont ceux d’un journal et non de l’État, ne saurait être exhaustive », selon les journalistes en charge de l’investigation qu’ils décrivent comme « parcellaire et limitée aux seuls néonazis », sans tenir compte « des convictions d’autres familles de l’extrême droite ».

​​​​​​​Opinions manifestées en pleine opération

L’enquête du média en ligne révèle également que certains des militaires identifiés comme ayant ouvertement affiché leur adhésion à l’idéologie nazie « continuent à manifester leurs opinions en pleine opération ».

Mediapart cite, en outre, l’exemple du « légionnaire Nikita H., […] qui s’amuse à filmer des enfants noirs en Guyane faisant un salut nazi » dans le cadre d’une opération. « Il diffuse également des souvenirs de sa participation en 2020 à l’opération Barkhane, la mission française visant à lutter contre les groupes armés djihadistes au Sahel ». Parmi les visuels diffusés par le légionnaire figure également « une vidéo d’un jeune enfant noir manifestement forcé à faire une série de pompes dans le désert » alors qu’il est insulté par des légionnaires déclarant :

« Pompe, sale pute ! Qu’est-ce que tu pensais ? Que la nourriture française est distribuée gratuitement ? ».

Pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), les nazis et leurs collaborateurs ont tué de façon cruelle et planifiée environ 6 millions de Juifs considérés comme appartenant à une « race inférieure » à la « race aryenne » ou « race allemande », ainsi que des millions de Tziganes (Roms), de personnes handicapées et personnes slaves, des personnes homosexuelles ainsi que des Témoins de Jéhovah.

Source Anadolu Agency