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Darmanin s’en prend sur Twitter au journaliste Taha Bouhafs

Darmanin Taha Bouhafs

Le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, s’est attiré les foudres des internautes en ciblant ouvertement, mercredi, le journaliste Taha Bouhafs, sur son compte twitter.

En effet, le journaliste Tahafs Bouhaf a été attaqué par Gérald Darmanin qui l’accuse de « militantisme ».

En fait, actuellement la France prépare un projet de loi qui prévoit l’interdiction de publier sans flouter le visage des policiers, y compris par les journalistes.

Ce projet de loi ne fait pas l’unanimité, ni au sein du milieu journalistique, ni dans la classe politique.

D’ailleurs, l’ONG Amnesty International a de nouveau, jeudi, critiqué la France, en raison de ces dérives.

« Alors que les violences policières ont atteint un niveau alarmant en France, le gouvernement continu de se réfugier systématiquement dans le déni. Il tente aujourd’hui, avec une proposition de loi dite de “sécurité globale”, de restreindre le droit de diffuser des images des forces de l’ordre. », explique un communiqué sur le site de l’ONG.

L’association de défenses des droits, rappelle que « ce sont pourtant des photos et des vidéos prises lors de contrôles ou de manifestations, attestées par d’autres preuves incontestables et diffusées par des médias ou des citoyens, qui permettent de documenter et révéler les violences policières, en France comme partout dans le monde ».

Les journalistes français contre ce projet de loi

Comme pour les organisations internationales, plusieurs journalistes français ont pris position contre cette loi. Parmi ces journalistes, Taha Bouhafs a écrit sur son compte Twitter :

« Je viens de me rendre compte que le 17 novembre, c’est la date où la #PPLSecuriteGlobale fera son entrée dans l’hémicycle. Mais le 17 novembre c’est aussi la date, jour pour jour des 2 ans du mouvement des gilets jaunes durement réprimé par la police. #StopLoiSecuriteGlobale »

Cette critique n’a pas plu à un certain nombre de députés, en particulier François Jolivet, député LREM de l’Indre qui a pris la défense des policiers.

« Les « journalistes » militants, chasseurs d’images anti-police, sont contre le projet de loi #SecuriteGlobale. Ils sont contre le fait de masquer le visage d’un policier, parfois père ou mère de famille. Je m’interroge donc sur leurs intentions. #Jesoutienslapolice #police », pouvait-on lire dans son tweet qui visait Taha Bouhafs.

Après cela, le journaliste qui a été plusieurs fois en garde à vue pour avoir filmé des altercations entre la police et des manifestants a envoyé un nouveau tweet ironique à l’encontre du député :

« Cher petit playmobil, Si tu a pensé un seul instant que j’avais le temps d’engager un débat avec un sombre et minuscule député comme toi… je m’inquiète pour ta capacité de discernement ».

Darmanin trouve le tweet de Taha Bouhafs violent

Il n’en fallait pas plus pour que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, prenne position publiquement contre le journaliste Taha Bouhafs qu’il estime « violent ».

« Un tweet d’une agressivité qui révèle que certains « militants » politiques n’ont rien des défenseurs de la liberté et de la démocratie qu’ils prétendent être. Plein soutien au député @FJolivet36 ».

Cette sortie inattendue du ministre de l’Intérieur, considérant le terme «playmobil » violent, a été largement critiqué par les citoyens qui ont trouvé « cette intervention déplacée ».

De même, l’historien Dominique Vidal a accusé Darmanin « de vouloir imiter Nicolas Sarkozy qui était plus démocrate comparé à Darmanin ».

Plusieurs internautes ne comprennent pas les raisons des prises de positions « excessives » du ministre de l’Intérieur qui passent « pour un troll » aux yeux de certains.

D’ailleurs, Taha Bouhafs a rappelé au ministre de l’Intérieur Français, Darmanin, qu’en tant que journaliste « il fait l’objet de plusieurs menaces de mort sans que celui-ci prenne position ».

Darmanin coutumier des polémiques

Il faut dire que ce n’est pas la première fois que le ministre s’en prend à des citoyens sur Twitter. Alors que le président de Barakacity, Idriss Sihamendi, avait posé des questions à Zineb El Rhazaoui et Zohra Botan, deux chroniqueuses très hostiles aux musulmans, le ministre les avait soutenu et avait déclenché la dissolution de l’association humanitaire.

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Même si par la suite, le ministre s’est défendu en Tunisie de toute « attaque envers la religion musulmane », un boycott international contre les produits français dans le monde musulman a semblé saisir d’effroi les plus hautes sphères de l’État.

Fatih KARAKAYA