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Une famille franco-turque victime du racisme ?

Le 5 août 2019, un incendie a complètement ravagé une grange et a causé des dégâts importants à la maison attenante d’une famille turque habitant à Cavignac près de Bordeaux. Cette famille qui subit un harcèlement ciblé de la part de ses voisins depuis 2017, a témoigné de son calvaire à Medyaturk Info.

Se sentant seul et sans soutien, le couple avec 4 enfants a commencé à détailler ses mésaventures sur les réseaux sociaux avec l’espoir de faire entendre leurs voix.

Tout commence après leur déménagement dans cette petite commune bordelaise. Le couple loue alors une maison avec une grange et achète des chevaux. Mais dès le début, le comportement agressif de leur voisin brise leur rêve d’une vie paisible.

 

Alors qu’elle se trouve dans son jardin, Chloé se fait agresser à coups de bâton dans le dos par ses voisins sans aucune raison que de la violence raciste.

Malgré un dépôt de plainte, l’enquête est au point mort « sous prétexte qu’il n’y a pas de preuve ».  Le pire, 2 jours plus tard, le couple surprend en flagrant délit les mêmes voisins en train d’essayer de couper les fils des clôtures destinés à empêcher les animaux de se sauver.

Encore une fois, la gendarmerie de Saint Savin n’avance pas sur l’enquête. Par la suite, le 22 août la famille se fait voler 2 chevaux. Cette fois, les voleurs sont rapidement identifiés. Par le plus grand des hasards, il s’agit de deux amies des voisins. A l’heure actuelle, aucune date d’audience n’est fixée pour cette affaire.

Le plus surprenant c’est que 2 jours plus tard, le 24 août 2017, la mairie de Cavignac saisie les 10 chevaux appartenant à la famille sous prétexte que les animaux divaguent dans la nature. En effet, une fois de plus la clôture a été sabotée et les animaux se sont échappés dans la nuit.

Dans un premier temps, la mairie réclame 3000 € de dédommagement suite à la mise en pension de chevaux. N’ayant pas le choix, le couple fait réparer la clôture et paye une partie de la somme réclamée.

Suite à cela, la mairie explique qu’il faut l’accord du conseil municipal pour pouvoir rendre les animaux. Une semaine après, Madame T. se renseigne auprès de la mairie pour savoir quand elle pourra récupérer ses animaux.

« Mais la mairie a refusé de nous les rendre sous prétexte que notre clôture n’était pas aux normes », s’énerve la jeune maman qui pense « avoir tout fait correctement ».

Malheureusement la famille ne verra plus jamais ses animaux vendus par la mairie.

Contacté par Medyaturk, le maire de Cavignac refuse de se prononcer sur l’affaire. Il estime que « c’est une histoire de voisinage et que la justice a été saisie ». De plus, il dit avoir agit pour mettre fin aux « divagations des animaux car cela devenait dangereux. » Pour autant, il n’explique pas comment ses animaux ont pu s’échapper aussi facilement d’autant plus qu’il y a eu une tentative de vol et des effractions constatées. Il ne détaille pas non plus la raison pour quelles raisons les animaux ont été vendus aussi facilement.

Pourtant, l’histoire ne s’arrête pas là. Alors que les agressions verbales continuent, les animaux du couple sont attaqués comme le chat, un événement grave bouleverse la vie du couple.

Tandis que la famille est en vacances en Turquie, elle apprend qu’un incendie a complètement détruit la grange et l’écurie.

« Les pompiers sont intervenus lorsque le feu avait atteint les toilettes de la maison juxtaposant la grange », explique Madame T. Outre les bâtiments, un camion et deux voitures ont également été détruits par l’incendie.

« Toute l’économie d’une vie se désole » Ferat T. dans une vidéo qu’il a posté sur Youtube.

Pendant lors séjour en Turquie, la famille n’avait eu que des photos du sinistre. Juste avant leur retour, le propriétaire les informe que « les pompiers ont interdit l’accès à la maison suite à la découverte de produits toxiques ».

Une fois de retour en France, le couple est abasourdi devant l’ampleur des dégâts.

Aujourd’hui, avec la rentrée, les 4 enfants et le couple n’ont pas d’autres choix que de dormir dans le jardin sans eau ni électricité. La mère de Chloé T. accueille la famille le temps de prendre une douche. Une nouvelle plainte a été déposée mais le couple commence à perdre espoir. Malgré autant d’éléments, ils ne comprennent pas que cette affaire ne puisse aboutir à une condamnation.

De son côté la gendarmerie de Saint Savin refuse de se prononcer sur le dossier en renvoyant la balle à la gendarmerie de Blaye. Medyaturk n’a pas pu obtenir plus de précisions sur l’avancement du dossier.

La famille tente, malgré tout, de reprendre le cours de sa vie. Un expert va passer pour mesurer l’importance des sinistres afin d’envisager le dédommagement matériel subit par le couple.

Pour faire face à cette épreuve, la famille essaye de reprendre les activités du quotidien. Toute la famille, y compris les enfants, ont commencé à nettoyer le jardin familial. Ces instants ont également été partagés sur les réseaux.

Cette famille tient à souligner son amertume face à l’absence de réconfort de la communauté turque même si des messages d’encouragements sur les réseaux sociaux les rassurent. Le couple espère avoir un soutien moral et espère être entendu par les autorités.

Suite à ces appels, la branche bordelaise de COJEP France, a appelé la famille pour encourager la famille dans sa lutte contre le harcèlement raciste commis par leurs voisins.

Vous pouvez suivre l’histoire de cette famille sur le compte Twitter

Fatih KARAKAYA