MEDYATURK | Publié le . Mis à jour le

La France est l’eldorado des pédophiles

« La France ne sait pas protéger ses enfants des pédophiles » s’insurge l’avocate pénaliste Marie Grimaud, invitée lundi dernier sur Radio Brunet. Le corps sans vie d’Angélique, l’adolescente de 13 ans disparue depuis mercredi dans la commune de Wambrechies, près de Lille, a été retrouvé dans la nuit de samedi à dimanche. Le suspect, un homme déjà condamné en 1996 pour viol sur mineur, a avoué les faits samedi en fin de journée. Un drame qui soulève une nouvelle fois le problème du suivi des personnes condamnées pour pédophilie.

« La France est l’eldorado des pédophiles. Parce que la sanction judiciaire, lorsqu’elle existe, est bien moindre. Je le répète, aujourd’hui mieux vaut violer un enfant que de dealer du shit dans la rue. La sanction est beaucoup plus lourde pour le dealer que pour le violeur d’enfants. C’est la réalité, il est grand temps de l’affronter et peut-être pourront nous éviter des drames comme celui d’Angélique ».

« Si vous avez commis un viol sur un enfant, vous pouvez, après votre peine, être tenu pendant 20 années à un suivi auprès d’un psychiatre ou d’un psychologue. Lorsqu’il s’agit d’un délit, sans pénétration, vous êtes assigné à un suivi pendant 10 ans. Dans les affaires les plus graves des cour d’assises, les magistrats pourraient prononcer ce suivi socio-judiciaire mais il est rarement prononcé, et quand il est prononcé c’est sur 5 ans. Notre arsenal juridique permet une prise en charge très dure, mais nous avons des décisions qui ne suivent pas ».

« Ce n’est pas une question de loi – parce que nous avons des politiques qui ne savent répondre que par la loi, ni de moyens, mais de mentalité. Or cette mentalité est portée par des magistrats qui sont à côté de leurs pompes. Quand vous avez des magistrats qui estiment qu’un enfant de 5 à 6 ans peut éventuellement consentir à un rapport sexuel et éventuellement relaxer des individus pour cela, c’est que nous avons un problème dans la formation de nos magistrats. C’est ce que j’appelle la gouvernance des juges, qui va en deçà de ce que la loi prévoit ».