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Sommes-nous en danger avec les centrales nucléaires?

Les conclusions d’un rapport commandé par l’ONG internationale Greenpeace seraient «tellement catastrophiques » que les responsables auraient décidé de ne publier que les parties «les moins sensibles», a appris Anadolu, mardi, de source médiatique.

Le journal Le Parisien, paru mardi, qui a pu consulter l’intégralité du rapport, parle «d’un déficit historique de la sécurité [des centrales nucléaires] contre les menaces terroristes».

En effet, l’ONG de défense de l’environnement aurait commandé ce rapport à sept experts internationaux dont trois français, deux britanniques et une allemande, afin «d’identifier les failles de sécurité» et d’alerter les pouvoirs publics sur «le danger que cela représente», en cas d’attaque terroriste aux 19 centrales nucléaires exploitées par la société française EDF.

Durant dix-huit mois, ces sept experts des questions nucléaires et du terrorisme auraient échafaudé les pires scénarios d’attaques sur ces centrales.

Mais devant la situation «très alarmiste», les responsables de l’ONG auraient décidé de ne rendre publique qu’un partie «épurée» de ce rapport, rapporte Le Parisien.
Yannick Rousselet, chargé de campagne auprès de Greenpeace déclare au journal «qu’il s’agit d’alerter l’opinion et les pouvoirs publics, pas de donner des idées à des personnes mal intentionnées».

Toujours selon Le Parisien, seuls sept exemplaires du rapport ont été remises ce matin par Jean-François Julliard, le directeur général de Greenpeace France, à différents hauts fonctionnaires en charge des questions de défense et de sécurité au sein des institutions et du gouvernement.

Un coût exorbitant

D’après ce rapport, analysé par le journal, on apprend que la protection des installations, et notamment des piscines de refroidissement ont un déficit historique de sécurité. Le problème serait une histoire d’argent.En effet, selon les experts du rapport, le renforcement des 62 piscines de refroidissement et des 58 réacteurs coûterait «entre 140 et 222 milliards d’euros, soit entre trois et cinq fois ce qu’EDF a prévu de dépenser pour prolonger la durée de vie des centrales», a estimé le Parisien.

Mais à long terme, cela «pourrait coûter beaucoup plus cher si rien n’est fait», conclut le journal.

Pour le moment, aussi bien le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, que le haut fonctionnaire de défense et de sécurité rattaché à l’Environnement, Christophe Quintin, n’ont réagi à la révélation du journal.

Fatih KARAKAYA
Source AA