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Théo : Symbole de la lutte contre la violence policière

Jamais en France, la violence policière n’a autant ému les citoyens. Dans le passé, nous avions déjà eu affaire à des cas similaires notamment celui de la mort de Rémi Fraisse.

En 2014, l’opinion publique s’était déjà remontée contre l’attitude de la police. En 2017 rien n’a changé. La police est toujours pointée du doigt. Pourtant le cas de Théo est incontestablement plus emblématique que les autres à tel point que le président François Hollande s’est vu contraindre de se déplacer en personne à son chevet. Comme à chaque bavure policière, des émeutes ont éclaté pendant plusieurs nuits. Mais cette fois des stars de la musique et de football ont également affiché leurs soutiens à cette victime devenue symbole de la lutte contre les violences policières. Ainsi le rappeur Kerry James a été le premier à poster sur sa page facebook sa compensation pour Théo et sa famille tout en déplorant le racisme anti-noir.

Par la suite, c’est la star du Bayern Munich, Franck Ribery, qui rendu visite en personne à Théo. Il lui offert même son maillot.

Ce genre de soutien, certes symbolique, réconfortent aussi bien la victime que la famille.

Pourquoi Théo et pas les autres?

Tout d’abord, la scène a été filmée. Les images diffusées sur les réseaux sociaux puis reprises par tous les médias sont d’une violence insupportable.

Il est évident que les forces de l’ordre subissent une très forte pression. Les attaques parfois injustifiées les poussent à être moins tolérantes envers tout ce qu’ils considèrent comme « jeunes de banlieues ».

Mais pour autant cela ne justifie pas ce comportement moyenâgeux. Justement, si on devient policier c’est pour faire face à ce genre de situation. Si on est incapable de contrôler sa colère, notre place n’est peut-être pas dans la police.

Par ailleurs, la communication du gouvernement qui s’en ai suivi et les tentatives de minimiser l’affaire a eu l’effet inverse. Prétendre à un accident alors que la matraque s’est enfoncée de 10 cm dans le postérieur « en évitant les vêtements » a du quoi devenir furax. Il est clair que le gouvernement se sent obliger de défendre « ses hommes ». Mais de là, à rejeter la faute sur les victimes, il y a une limite. Or, le gouvernement dépasse souvent cette limite. On n’est pas dans une situation de guerre face à des terroristes.

Par le plus hasard du calendrier, aujourd’hui, le tribunal de Bobigny a estimé qu’un autre policier devait être jugé pour viol et non pour violences aggravées comme cela avait été retenue en première instance.

Pourtant, l’affaire est plus ancienne mais n’avait pas suscité autant de protestations. Dès le départ, le témoignage du jeune homme qui affirmait avoir été violé avec la matraque (une fois de plus l’arme du crime est identique) n’arrivait pas à se faire entendre. Il aura fallu attendre le rapport médical pour prouver ses dires.

Dorénavant, l’affaire dite « Théo » sera malgré lui un espoir à des centaines de personnes qui subissent des violences policières.

Et peut-être c’est dans ce contexte que l’affaire Alexandre a été jugée par le tribunal de Bobigny. Il n’est pas juste de faire des suppositions sur les décisions de justice mais si l’affaire « Théo » n’avait pas été aussi médiatisée, aurait-on eu la même décision?