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Le pont « Poutine » met l’Europe dans l’embarras

Dieseko Group, une société néerlandaise reconnaît qu’elle est en train d’étudier son rôle dans la construction du pont du détroit de Kertch (pont Poutine) qui relie la Crimée à la Russie.

Sous les sanctions de l’UE contre la Russie, les entreprises néerlandaises sont interdites de s’impliquer dans la construction du pont c’est pourquoi le bureau du procureur aux Pays-Bas a ouvert une enquête sur sept entreprises néerlandaises pour leur implication dans la construction du pont reliant la Crimée à la Russie, a rapporté la presse néerlandaise la semaine dernière.

Douwe Feenstra, responsable marketing chez Dieseko Group déclare;

« A partir de là, je ne peux rien vous dire sur les contrats, parce que nous sommes sous enquête, c’est sûr, je n’ai pas d’autres commentaires. »

Feenstra a refusé dire si sa société vendait ou louait des produits à la société de construction russe Mostotrest, qui est responsable de la construction du pont du détroit de Kertch.

Selon les documents déposés par Mostotrest, ses filiales ont loué des équipements, dont le PVE 130M et le PVE 110M, au groupe Dieseko le 26 août 2015 pour 69,4 millions de roubles (environ 1,11 million de dollars) et 57,5 millions de roubles (environ 0,92 million de dollars). Le contrat se termine le 15 janvier 2019. Les PVE 130M et PVE 110M sont des marteaux vibrants couramment utilisés pour poser les fondations de grands projets, tels que les pieux pour les ponts. Tout en confirmant que PVE 130M et PVE 110M sont des produits du groupe Dieseko, Feenstra a refusé de dire explicitement si l’équipement fourni à Mostotrest était bien utilisé pour construire le pont de Crimée.

Le porte-parole du groupe Dieseko, Frank Witte, déclare;

« nous ne commentons pas les questions en jeu. Actuellement, nous attendons le résultat des enquêtes en cours. »

Deux sociétés néerlandaises, à savoir Dematec Equipment et Bijlard Hydrauliek, auraient violé les sanctions existant contre la Russie en louant des marteaux à percussion utilisés pour installer les piles du pont de Crimée, a rapporté le journal néerlandais de Gelderlander en septembre dernier. Derk van den Heuvel, directeur de Dematec Equipment, a déclaré au journal hollandais qu’il ne pensait pas que son entreprise violait les sanctions de l’UE en louant des marteaux d’impact à la Russie, car ces équipements étaient assemblés sur le territoire russe et non en Crimée. Marcel Biljard, directeur de Biljard Hydrauliek, a également nié tout acte répréhensible, car il a simplement fourni des pièces à Dematec Equipment, selon le rapport de De Gelderlander.

Il y a environ deux ans, Heuvel de Dematec Equipment a publié une photo sur son profil public sur Linkedin.com, montrant deux marteaux à percussion appelés IMPACT 35S515 enfonçant des tubes métalliques dans la profondeur de 69 mètres dans la mer Noire. Les IMPACT 35S515 sont des marteaux hydrauliques produits par Dematec Equipment. Selon les dépôts de Mostotrest, le géant russe de la construction a dépensé 101 millions de roubles (environ 1,61 million de dollars) pour louer le marteau IMPACT 35S515 le 18 août 2015. Le contrat de location de l’IMPACT 35S515 prend fin le 15 janvier 2019.

Les bureaux de Heuvel et de Dematec Equipment n’ont pas souhaité répondre à d’autres questions.
Le pont de Crimée devrait ouvrir l’accès aux camions en octobre, a annoncé le ministre russe des transports, Maxim Sokolov, le mois dernier.

La construction du pont sur le détroit de Kertch a débuté en mai 2015. Le projet vise à faciliter le transport entre la Russie continentale et la péninsule, qui étaient auparavant reliés uniquement par une ligne de ferry.
En 2014, la Crimée a rejoint la Russie à la suite d’un référendum. Même si l’Occident n’a pas reconnu le vote, les autorités russes ont soutenu que le plébiscite s’est déroulé conformément aux normes internationales. Visiblement l’odeur de l’argent est plus forte que l’embargo interdisant à toutes entreprises et société de collaborer avec l’État Russe.

FTU