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La Turquie débloque 27 milliards d’euros aux entreprises

« 23 projets de 19 entreprises différentes ont été retenues pour des aides à l’investissement à hauteur de 27 milliards d’Euros » a annoncé, ce lundi, le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, devant des hommes d’affaires invités pour l’occasion, au palais présidentiel.

Lors de son discours, le Président a fait savoir que « son gouvernement allait toujours accompagner les entreprises pour leur permettre d’investir toujours plus ».

Ainsi, suite à un appel de projet lancé par le gouvernement en 2017, 19 entreprises et 23 projets au total en été retenus pour bénéficier de l’aide estimée à 135 milliards de livres turcs soit 27 milliards d’euros.

La plus grande part de l’aide a été remportée par la société SASA, spécialisée dans la pétrochimie, qui a réussi à obtenir 29 milliards de livres pour 2 projets dans son domaine. La Turquie importe énormément des produits dérivés liés au pétrole. Les autorités veulent construire une usine de transformation du pétrole brut afin de faire baisser les importations.

Quant à la société Vestel, spécialiste de l’électro-ménager et numéro un des exportateurs vers l’Europe, elle va toucher 28.4 milliards pour la fabrication de batteries électriques. Vestel est co-porteur avec 4 autres entreprises du projet de « voiture nationale turque » qui sera entièrement électrique et devrait voir le jour vers 2023.

De son côté, la société BMC qui produit entre autres des véhicules civils et militaires a présenté 4 projets différents, pour 1.9 milliards de livres au total, dans le domaine de la défense et des transports.

Toutes les autres entreprises ont présenté chacune un projet.

« L’objectif à terme est de créer 35 000 emplois durables et de faire baisser le déficit de commerce extérieur de 19 milliards de dollars, en augmentant la part des exportations et en baissant les importations » a précisé le président Erdogan.

La plupart des projets retenus sont dans les domaines où la Turquie est très dépendante des autres pays. Ainsi, les énergies renouvelables, le secteur de la santé (médicament, appareils médicaux), la fabrication de moteur, l’aviation, l’agriculture, la métallurgie, le transport (construction des wagons, l’aéronautique) ont été privilégiés.

Par ailleurs, ces aides prendront plusieurs formes et peuvent être cumulées :

– Exonération des taxes douanières, de la TVA et des impôts sur les sociétés.

– Prise en charge des part patronales pendant 10 ans sur les salaires- Mise à disposition d’un terrain pour la construction d’usines, de bureaux ou ateliers de fabrication pendant 49 ans. Si les promesses d’embauches sont réalisées dans les 5 ans, le terrain sera cédé gratuitement.

– Prise en charge de la part des intérêts pour le financement du projet- Exonération de la cotisation foncière des entreprises pendant 10 ans.

– Exonération sur l’impôt des revenus (payés à la source par les entreprises pour leurs salariés)

– Participation à hauteur de 50% pendant 10 ans sur les dépenses énergétiques- Exonération des charges salariales jusqu’à 20 fois le SMIC pendant 5 ans

– Participation à la capitalisation de l’entreprise dans les années à venir en cas de vente des parts aux citoyens

– Garantie d’achat par l’état

– Accompagnement pour breveter les innovations

Par ailleurs, le gouvernement turc a également lancé un projet similaire dans le domaine des technologies. Une « Silicon Valley Turque » est en train d’être construit à Gebze à 45 Km d’Istanbul afin d’inciter les entreprises à innover dans le domaine technologique.

L’objectif à terme est de devenir un pôle technologique pour attirer des grandes entreprises mondiales et de pousser les entreprises turques à innover et ainsi augmenter la part des produits brevetés.

Fatih KARAKAYA
Source AA