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Des sacs de l’ONU devenus des sacs mortuaires

Les Syriens de la Ghouta orientale assiégée aux abords de Damas ont commencé à utiliser des sacs d’aide de l’ONU comme sac mortuaire pour les enfants tués dans les bombardements dévastateurs du régime d’Assad, pour exprimer leur frustration face à l’inaction de l’organisation.

Des militants syriens ont partagé une vidéo des corps de deux enfants de deux ans gisant sur le sol, portant le logo de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés après que celui-ci n’ait pas envoyé de convoi d’aide humanitaire dans la région.

De nombreux Syriens se sont rendus sur les réseaux sociaux pour exprimer leur colère face au manque d’action pour aider les 400 000 habitants de la Ghouta orientale qui ont vécu sous le régime du régime depuis 2013 et font face à de graves pénuries de nourriture et de médicaments.

Un correspondant de l’AFP dans la Ghouta orientale a vu dimanche des centaines de civils fuir la ville de Beth Sawa dans le sud-est de l’enclave.

L’Observatoire a indiqué que quelque 2 000 civils avaient fui les bombardements et les affrontements du régime dans les zones orientales.

Abu Khalil, 35 ans, portant une petite fille dans les bras, blessée à la joue, déclare ;

« Tout le monde est sur la route, tout n’est que destruction »

Samedi, 18 civils, dont trois enfants, ont été tués dans le bombardement du régime de la Ghouta orientale, selon l’Observatoire.

Au moins 76 combattants pro-régime et 43 combattants de l’opposition de Jaish al-Islam ont également été tués dans des affrontements depuis le 25 février.

Par ailleurs, dimanche soir, le président Bachar al-Assad a déclaré que l’opération dans l’est de la Ghouta devait se poursuivre. Il a déclaré qu’il n’y avait pas de contradiction entre une trêve et les opérations de combat en cours, ajoutant que l’opération devrait se poursuivre parallèlement aux efforts déployés pour permettre aux civils de quitter la région.

Assad a également accusé l’Ouest de créer un « mensonge ridicule » sur la situation humanitaire dans le pays. Il a affirmé que les accusations occidentales sur l’utilisation d’armes chimiques étaient une excuse pour attaquer l’armée syrienne.

Le territoire est encerclé par le régime et les civils sont soit incapables ou peu désireux de fuir, les 400 000 habitants de la Ghouta orientale ont subi ces dernières semaines l’une des attaques les plus féroces de la guerre civile syrienne.

Assiégés depuis 2013, ils ont déjà fait face à de graves pénuries de nourriture et de médicaments. Les médecins de la région sont surchargés et ont du mal à lutter face à l’augmentation du nombre de blessés.

Bien que le cessez-le-feu de 30 jours exigé par les Nations unies n’ait pas été respecté, l’annonce par la Russie de pauses humanitaires quotidiennes dans les combats avait suscité l’espoir de livraison d’aide et d’évacuations de civils.

Un convoi de 46 cargaisons de produits de santé et de nutrition, ainsi que de la nourriture pour 27 500 personnes dans le besoin, entrera finalement dans l’enclave, lundi, a annoncé le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré que d’autres livraisons suivraient et qu’elle avait «l’approbation» pour aider 70 000 résidents nécessiteux. Cependant, d’autres rapports ont contredit cela et déclaraient que le régime n’avait pas accordé les approbations nécessaires pour que le convoi entre dans l’enclave.

FTU