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Hymne nationale algérienne

Avec la conquête de Tunis qui se déroule le 16 août 1534, par Khayr ad-Din Barberousse l’Algérie devient un état de l’Empire Ottoman. L’Algérie reste ottomane jusqu’à la colonisation Française le 14 juin 1830. Dorénavant l’Algérie était une colonie Française. Être une colonie, n’est pas la joie bien sûr, et les Algériens ont eu du mal à l’accepter. C’est pourquoi ils entamèrent leur longue marche vers l’indépendance.

Le 16 mars 1871, a eu lieu la plus importante insurrection contre le pouvoir colonial français, la révolte des Mokrani, appelée localement Unfaq urrumi, la « guerre du Français » plus de 250 tribus se soulèvent, soit un tiers de la population de l’Algérie. Elle est menée depuis la Kabylie des Bibans par le cheikh El Mokrani et son frère Boumezrag, ainsi que par le cheikh El Hadad, chef de la confrérie des Rahmaniya. La répression française se fera dans le sang.

Le poète Moufdi Zakaria

Le 18 juin 1908 naît Cheikh Zakaria Ben Slimane Ben Yahia Ben Cheikh Slimane Ben Hadj Aissa. Pour ne pas fatiguer leurs « amis » avec un long nom comme celui-ci, les Français devront tous simplement le nommé Moufdi Zakaria. Il était un poète et pas vraiment apprécié des Français. Ils lui privèrent de sa liberté en l’enfermant dans la prison de Serkadji à Alger. Son crime ? Comme les autres détenues, vouloir une indépendance.

En 1956 durant son incarcération, il écrit un poème sur les murs de sa cellule et le recouvre de son sang. Kassaman, que l’on peut traduire par « nous promettons » était le nom de ce poème. Promesses un mot que les Français ne connaissent pas vraiment.

Fausse promesse

Justement, durant la Seconde Guerre mondiale les Français en firent une de promesse, « si les Algériens combattent aux côtés des Français, et si les Français gagnent la guerre contre les Allemands alors les Algériens gagneront leur indépendance qu’ils désirent tant ». Les Algériens qui ne rêvaient que de ça, traversèrent la Méditerranée pour gagner leur indépendance sur le champ de bataille aux côtés des Français. L’armistice signé le 8 mai 1945, était symbole de victoire pour les Français mais devait aussi être pour les Algériens signe d’indépendance.

Massacre de Sétif et de Guelma

Désignés par euphémisme sous l’appellation d’« événements » ou de « troubles du Nord constantinois », les massacres du 8 mai 1945 dans les régions de Sétif et de Guelma sont considérés rétrospectivement comme le début de la guerre algérienne d’indépendance. Les civils européens et la police se livrent à des exécutions massives et à des représailles collectives. Pour empêcher toute enquête, ils ouvrent des charniers et incinèrent les cadavres dans les fours à chaux d’Héliopolis. Le bilan des « événements » prête d’autant plus à contestation que le gouvernement français a mis un terme à la commission d’enquête présidée par le général Tubert et accordé l’impunité aux tueurs.

À partir de 1950, 500 000 hommes sont envoyés en Algérie pour « maintiens de l’ordre ». Le 1er novembre 1954 débute la guerre d’Algérie.

La France piège le FLN avec l’aide de la Tunisie et du Maroc

Le 2 mars 1956 le Maroc obtient son indépendance et la Tunisie le 20 mars 1956. Habib Bourguiba, le président tunisien invite les cadres du FLN (Front de libération nationale, Algérie) pour une conférence au sujet de l’indépendance Algérienne. Le 22 octobre 1956, Ben Bella Khider, Lacheraf, Aït Ahmed et Boudiaf se trouvent à Rabat. Ils viennent d’échanger longuement avec le sultan Mohammed V et son fils, le prince Hassan, au sujet de la conférence de Tunis à laquelle ils doivent se rendre à l’invitation d’Habib Bourguiba. Puis vient le moment de partir.

À l’aéroport, un changement de programme survient. Finalement, les 5 chefs historiques ne voleront pas dans le même avion que le sultan du Maroc. Celui-ci prendra un vol spécial qui survolera l’Algérie et met à la disposition de ses invités un autre avion, un DC3 de la compagnie air Atlas, à bord duquel se trouve également un malade devant être hospitalisé à Tunis.

Le décollage s’effectue avec retard puis, après un moment, l’avion redescend et atterrit… aux Baléares, escale non prévue au programme. Les passagers ne s’inquiètent pas plus que ça. Lorsque l’avion redécolle, personne ne se doute que la décision a été prise par les autorités françaises, avec l’aval de Guy Mollet, d’intercepter cet avion en le faisant atterrir non pas à Tunis, mais à Alger. Pour occuper les passagers, les hôtesses de l’air leur servent des boissons et, paraît-il, joue même aux cartes avec eux. L’atmosphère est détendue. Le pilote, suivant les instructions des militaires français, fait tourner l’avion en rond au-dessus d’Alger pour faire croire aux dirigeants du FLN que tout se passe normalement et qu’ils arriveront à l’heure prévue à Tunis. Mais à la tombée de la nuit, le DC3 se pose sur le tarmac de l’aéroport d’Alger. Les cinq dirigeants du FLN, « hors-la-loi » et « terroristes » selon les mots de ce reportage des actualités de l’époque, sont arrêtés et faits prisonniers.

La ligne Morice

En 1956, l’indépendance du Maroc et de la Tunisie obligea l’armée française à envisager une solution semblable pour faire de l’Algérie un champ clos. La France à expérience sous l’autorité du général Pédron, commandant le corps d’armée d’Oran, dès le mois de juin 1956, un simple réseau de barbelés fut construite entre la frontière et la route nationale n° 7. Renforcé à partir de novembre 1956, il fut perfectionné par le minage et par l’électrification (réalisée sur 10 km en janvier 1957).

André Morice, décida le 26 juin 1957 de généraliser cette expérience de façon à réaliser en quelques mois le bouclage des deux frontières. À l’Ouest, la « ligne Pédron » s’éloignait de la frontière marocaine sur les hauts plateaux arides couverts d’une steppe d’alfa, pour aller protéger la route et la voie ferrée reliant Oran à Colomb-Béchar dans leur traversée de l’Atlas saharien. À l’Est, où tout était à faire, la « ligne Morice » suivait et protégeait également la route et la voie ferrée de Bône à Souk-Ahras et Tébessa, ce qui permit sa réalisation en trois mois.

Épilogue

La guerre en Algérie continuait et le monde entier restait silencieux. Et c’est surement ce silence assourdissant qui attristait le plus les Algériens. Le proverbe qui dit  » ce qui ne tue pas rend plus fort. » n’était pas valable pour les Algériens car plus ils mouraient plus ils devenaient fort. En 8 ans 250 000 mille personnes sont mortes et 2 millions furent déplacés dont 1 million mourut de faim ou de tortures.

En 1958, sur le continent les voies s’élèvent, les Français n’en peuvent plus de la guerre, qui a commencé en 1939 avec l’Allemagne et s’est poursuivie avec la guerre d’Algérie presque sans discontinue. De Gaulle revient au pouvoir lors de la crise du 13 mai 1958. Le référendum sur l’autodétermination en Algérie a eu lieu le 8 janvier 1961. Les Français de métropoles, des Dom/Tom, d’Algérie et même du Sahara votèrent. Le « Oui » l’emportât avec 74,99%. Vous pensez que la France à respecter ce choix? Vous auriez raison d’avoir des doutes. Mais la reconnaissance de l’indépendance du territoire algérien est promulguée le 3 juillet 1962.

Kassaman a été officiellement adopté comme hymne national peu après l’indépendance de l’Algérie, en 1963

FTU