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Accord migratoire avec l’UE : La Turquie y met fin ?

Le 18 mars 2016, la Turquie et l’Union européenne ont convenu d’un plan global pour réduire la migration vers l’Europe.

Conformément à cet accord, les premiers migrants en situation irrégulière ont été renvoyés de Grèce vers la Turquie le 4 avril. Mais le plan instaure d’autres mesures :

  • Pour chaque Syrien renvoyé vers la Turquie au départ des îles grecques, un autre Syrien est réinstallé de la Turquie vers l’Union européenne, dans la limite de 72 000 personnes maximum.
  • La Turquie et la Grèce, avec l’aide des institutions et agences de l’UE, prennent les mesures nécessaires concernant la présence de fonctionnaires turcs dans des îles grecques et de fonctionnaires grecs en Turquie à partir du 20 mars 2016, pour faciliter le bon fonctionnement de ces arrangements.
  • La Turquie doit prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter que de nouvelles routes de migration irrégulière, maritimes ou terrestres, ne s’ouvrent au départ de son territoire en direction de l’UE, et coopère avec les États voisins ainsi qu’avec l’UE à cet effet.
  • Une fois que les franchissements irréguliers entre la Turquie et l’UE prendront fin ou que leur nombre aura été substantiellement et durablement réduit, un programme d’admission humanitaire volontaire sera activé. Les États membres de l’UE y contribueront sur une base volontaire.
  • Si la Turquie satisfait tous les critères de référence, les citoyens turcs n’auront plus besoin de visas pour se rendre dans un pays de l’Union européenne, à partir de la fin du mois de juin 2016 au plus tard.
  • L’Union européenne doit accélérer le versement du montant de 3 milliards d’euros initialement alloué pour la gestion des réfugiés en Turquie. Elle doit également assurer le financement d’autres projets en faveur de personnes bénéficiant d’une protection temporaire en Turquie, pour 3 milliards d’euros supplémentaires jusqu’à fin 2018.
  • L’UE et la Turquie ont confirmé leur volonté de relancer le processus d’adhésion et décidé d’ouvrir un nouveau chapitre (n° 33 sur les politiques budgétaires) avant fin juin 2016.
  • L’UE, ses États membres et la Turquie doivent coopérer pour améliorer les conditions humanitaires à l’intérieur de la Syrie, en particulier dans certaines zones proches de la frontière turque, ce qui permettrait à la population locale et aux réfugiés de vivre dans des zones plus sûres.

 

Un plan qui a porté ses fruits.

Ce plan a a permis de réduire considérablement les arrivées de migrants et de réfugiés en Europe. La Turquie, par la voix de son chef de la diplomatie, a menacé d’annuler unilatéralement ce pacte migratoire de mars 2016 avec l’Union européenne.

« Nous pouvons mettre fin (à cet accord) unilatéralement. Nous n’avons pas encore informé nos interlocuteurs (européens), tout cela est entre nos mains », a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu dans un entretien à la chaîne 24 TV. « A partir de maintenant, nous pouvons dire que nous ne l’appliquerons plus et que ce sera terminé ».

Un plan non respecté par l’Union européenne.

Mevlut Cavusoglu a reproché à l’UE de ne pas avoir donné son feu vert, contrairement à ce que prévoyait le pacte, à la libéralisation des visas pour les séjours courts de citoyens turcs dans l’UE. Aux yeux de Bruxelles, la législation antiterroriste turque, jugée liberticide, n’est pas acceptable. « La libéralisation des visas est une condition sine qua non », a estimé le ministre.

« En ce moment nous n’appliquons pas l’accord de réadmission (des migrants arrivant sur les îles grecques), car il n’y a pas de libéralisation des visas », a affirmé le ministre turc.

Par Mustafa Y.