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Burundi: un projet de résolution onusienne prévoyant une mission d’enquête, débattu jeudi

D’initiative américaine, ce projet intervient après des appels de la Communauté internationale à une enquête après les tueries du week-end dernier qui ont fait près de 90 morts.

Le Conseil des droits de l’Homme de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) se penchera, jeudi prochain, sur un projet de résolution prévoyant le déploiement « urgent » d’une mission onusienne pour enquêter sur les violences qui secouent le pays depuis plusieurs mois, a appris Anadolu de source officielle. Déposé lundi par Washington, ce projet intervient après qu’une partie de la Communauté internationale, dont l’Union Européenne et des ONG, comme Human Rights Watch, a appelé à enquêter sur les tueries du week-end dernier dans la capitale burundaise, qui ont fait près de 90 morts. Le projet de résolution, relayé par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme à Bujumbura, demande à « déployer en urgence et aussi vite que possible une mission (…) pour mener une enquête rapide et complète sur les violations des droits de l’Homme » au Burundi.

Les signataires demandent que soient fournies au Conseil « toutes les ressources nécessaires pour remplir son mandat», et notamment que le gouvernement burundais « autorise la présence d’experts étrangers ». Selon cette même source, ce projet qui sera discuté à Genève, siège du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, a déjà reçu, « à ce jour [mardi] le soutien de 43 pays, dont 18 États membres du Conseil ».Ce projet de résolution intervient alors qu’une grande partie de la Communauté internationale durcit le ton par rapport aux violents « débordements » dans ce pays.

Les Etats Unis et le Canada avaient, recommandé, dimanche dernier, à leurs ressortissants, dont la présence au Burundi n’est pas nécessaire, de quitter ce pays où «la situation sécuritaire est  dégradée». L’Union européenne avait condamné, pour sa part, «les exécutions sommaires accomplies par les forces de sécurité suite aux attaques contre des camps militaires vendredi dernier ». Attritbuées par Bujumbura à « des insurgés », ces attaques qui ont fait huit morts parmi les soldats, ont donné lieu le même jour, à un ratissage par l’armée des quartiers contestataires, où le plus grand nombre de morts a été enregistré (79 rebelles).

Le Burundi a plongé dans une grave crise politique et sécuritaire depuis l’annonce, fin avril, de la ccandidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat que l’opposition, la société civile et une partie de son camp estiment contraire à la Constitution et à l’Accord d’Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006). Même après sa réélection controversée en juillet, Pierre Nkurunziza n’a pas pu mettre un terme à la spirale de violences qui a fait des centaines de morts à ce jour, selon différentes sources humanitaires et sécuritaires.